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JE SUIS UN …

A l’occasion du concours Nikon, organisé comme chaque année par la marque d’appareil photographique, un mot est choisi, souvent matière à philosopher…ou pas. La plupart du temps, on retrouve toujours les mêmes trames quel que soit le mot. Les plus usités étant « un scénariste qui cherche une idée pour un concours », tarte à la crème de ce genre de concours. Cette année 2014, le mot choisi est « je suis un choix ». Tout un programme.

Le coup de cœur de la rédaction est un petit bijou de drôlerie, qui aborde pourtant un sujet dramatique des plus préoccupants et des plus controversés surtout en ce moment : le conflit Israélo-palestinien. La réalisatrice Leah Marciano, à qui l’on doit déjà le très beau court-métrage Luc et Leila, qui traitait déjà de problématique culturelle et religieuse, pose sa caméra dans un bar où deux personnes discutent : un homme et une femme. Leah Marciano n’aborde pas le conflit de front avec un israélien et une palestinienne mais choisit de traiter de l’influence des médias à l’étranger. Lui revient d’Israël où malgré le conflit il a essayé de passer des vacances normales, d’elle en revanche, on ne sait quasiment rien. Le spectateur se rend bientôt compte que le conflit se rejoue donc entre un français juif qui a vécu le conflit et une jeune femme qui malgré certains arguments plutôt pertinents, se laisse toutefois fortement influencer par l’avis des médias sur le conflit. Les deux versions à base d’arguments, finissent par laisser place à des avis lapidaires et la violence entre alors en jeu. L’histoire tourne très vite au pugilat et il reproduise le conflit avec ce qu’ils ont sous la main. Cette réécriture du conflit est vécue à la fois de manière burlesque (comme un slapstick ou une screwball comedy) en même temps que tragique, le ketchup devenant un marqueur. C’est d’ailleurs l’occasion pour la réalisatrice de mettre en avant à nouveau l’eau, élément vecteur et passionnel dans son cinéma. Presque une signature, l’eau chez Leah Marciano sert à exprimer de manière sensitive les sentiments qui traversent les personnages, ici, c’est un verre d’eau qui entre en scène. Au final, le spectateur se retrouve à rire sur un sujet qui est assez brûlant, c’est la grande force du film, ne jamais tomber dans le pathos et installer une vraie émotion en moins de 2 min. On espère pour Leah Marciano, que le jury sera du même avis, car le film se trouve dans le top 20 du site, et pourrait du moins on le souhaite grandement, s’imposer comme le finaliste du concours.

Vous pouvez voter pour son film une fois par jour jusqu’au mois de février 2015 sur ce lien :

VOTE ICI ! 

 

Gil Kenel

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Written by Emmeline Bouaziz
Founder & CEO of WASS. Head of Marketing passionnée de Photographie. #Foodaddict qui tchoutchoukaïse en Jimmy Choo.